événement | Exposition hommage 2024

Nous avons le plaisir de vous annoncer que l’exposition, hommage au travail d’André Ravéreau : « André Ravéreau, leçons d’architecture », se tiendra du 2 février au 21 mars 2024 à la Société des Architectes de Marseille, sise au 130 avenue du Prado.

Présentée pour la première fois à Marseille en février 2019, elle a ensuite été montrée à Besançon à la Maison de l’Architecture de Franche-Comté du 8 novembre 2019 au 31 janvier 2020, puis à l’ENSBA de Rennes -l’espace de quelques jours, avant le confinement- en mars 2020, et finalement au CAUE de Privas du 21 février au 31 mars 2022.

Nous sommes très heureux que cette exposition puisse à nouveau être vue aujourd’hui à Marseille, à la demande de la Société des Architectes, qui la finance.

Vous êtes conviés au vernissage de l’exposition le jeudi 8 février à 19h, ainsi qu’à la conférence qui aura lieu le jeudi 14 mars à 19h. Cette conférence, adressée plus particulièrement aux étudiants en architecture, sera présentée par des membres d’Aladar et portera sur le thème « André Ravéreau, des façons de pratiquer le métier d’architecte » .

Nous serons heureux de vous y retrouver.

Suite à la première exposition, un article rédigé par Adrien Fontanell, journaliste marseillais du Ventilo, nous permet d’avoir un retour sensible sur le déroulement de cette exposition. Nous pouvons le retrouver ici : https://www.journalventilo.fr/andre-ravereau-lecons-darchitecture-a-art-cade-galerie-des-grands-bains-douches-de-la-plaine/

Don des archives d’André Ravéreau et Manuelle Roche au Mucem

La Commission Documentation d’ALADAR, une aventure de près de 10 ans.
Document rédigé par Maya Ravéreau et complété par les membres de l’association ALADAR.

À la création d’ALADAR en février 2012, André Ravéreau était loin d’imaginer combien les documents accumulés par lui depuis tant d’années, ainsi que tous ses dessins, pouvaient passionner d’autres que lui. À ses yeux, il était naturel de s’adonner à ce type de pratique : collecte de données, classement, dessins, … et l’absence de ce type de travail chez ses contemporains, jeunes ou moins jeunes, était pour lui un sujet d’étonnement.
Très tôt, les adhérents d’ALADAR eurent conscience de la qualité de ces trésors, côtoyés par les magnifiques iconographies et écrits de Manuelle Roche, sa complice d’une vie. La nécessité d’inventorier ces documents était une évidence pour tous les membres de l’association.

photographie de Marta Pop

La commission documentation, une aventure de longue haleine

L’association ALADAR s’est très vite organisée en commissions, dont une commission documentation, chargée dès septembre 2012, de réfléchir à la transmission ultérieure de ces documents.

De nombreuses questions se sont d’emblée posées à nous, malgré notre bonne volonté et la formation et qualité de chercheur.e.s de certains membres de l’association. Nous avions besoin d’informations concernant les méthodes et les grands principes d’archivage, ainsi que les écueils à éviter. Par exemple : Quels seraient les organismes susceptibles d’accueillir ces documents une fois André disparu ? Fallait-il tout scanner ? Quelles étaient les meilleures conditions de conservation en attendant de faire appel à des spécialistes ? …. Et de nombreuses autres interrogations.

Cette commission spécifique d’ALADAR, composée d’une dizaine de personnes, a mené ses travaux par sessions successives, de septembre 2012 à juillet 2018 ; de façon bénévole, comme la quasi-totalité des activités de l’association, réalisant au fur et à mesure les tâches nécessaires :
– Inventaire et classement des diapositives couleurs, des négatifs et tirages noir et blanc de Manuelle Roche ;
– Début d’inventaire et de répertoire des films et des conférences filmées, et leur étiquetage ;
– Aménagement d’espace pour le classement de ces documents iconographiques avec construction de nouvelles étagères ;
– Rangement et évacuation de papiers et documents détériorés ;
– Inventaire et classement des calques originaux de plans ; des dessins et projets d’André ;
– Rangement des rouleaux de plans sur des étagères spécifiques, réalisées selon les plans d’André ;
– Inventaire des documents d’André (carnets, correspondances administratives et de chantier, articles de presse, documents des dossiers suspendus, dessins et projets) ;
– Inventaire et tri de la documentation des pochettes suspendues, avec une pochette spéciale pour réserver les dessins originaux ;
– Listing de l’inventaire général.

Du fait même qu’André était vivant au moment de ce premier inventaire et classement, l’entreprise comportait simultanément un avantage extraordinaire et une grande difficulté. Avantage, car il était présent pour reconnaître les documents, les commenter, les dater ; difficulté, car malgré son grand âge et son handicap visuel, il les utilisait encore et les changeait souvent de place au gré de ses recherches en cours.
Par ailleurs, pour lui, archiver c’était figer. Il se sentait un peu dépossédé de ses documents quand autrui intervenait et les manipulait. Cela lui rappelait aussi sa finitude, et même s’il aimait transmettre, il préférait l’idée de le faire de vive voix ou sous forme de dessins et d’écrits (articles, livres). C’est pourquoi nous prenions toutes et tous consciencieusement soin d’éviter d’utiliser le vocable « archives », pour employer de préférence celui de « documentation ».
De plus, quand André s’ennuyait, il lui arrivait souvent de faire du rangement à sa manière, c’est-à-dire mettre à la poubelle les documents qui ne lui semblaient pas immédiatement utiles. Comme il voyait très peu, nous retrouvions souvent au panier des « perles » déchirées, tels des articles de Hassan Fathy, ou bien il utilisait comme brouillons le dos des pages de documents administratifs concernant ses projets, qui auraient pourtant pu renseigner des générations de jeunes chercheurs sur l’époque où ils avaient été produits.

 

Le pré-archivage en vue du don au Mucem

Archives

Suite au décès d’André, la ferme familiale qui accueillait les archives fut mise en vente et la recherche d’organismes susceptibles d’accueillir ces archives a été réactivée. Différents lieux avaient déjà été démarchés : Les Archives Départementales de l’Ardèche, le Centre d’archives d’architecture du XXe siècle rattaché à la Cité de l’architecture et du patrimoine de Chaillot à Paris, le Fonds Régional d’Art Contemporain d’Orléans, le Centre Pompidou à Paris, les Archives nationales d’outre-mer à Aix-en-Provence, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille.
Ces démarches ont finalement abouti à un accord avec le MuCEM.

Juste à ce moment, une jeune architecte m’ayant opportunément contactée, je lui confiai la mission de m’aider à réaliser le pré-archivage final à destination du Mucem, pré-archivage lors duquel l’intégralité des documents graphiques et écrits fut classé et répertoriée. À ce travail final ont participé également d’autres prestataires et des bénévoles de la commission documentation d’ALADAR. Cette nouvelle aventure, intense et dense, dura cinq mois.

Au final, à la suite de périodes de confinement et déconfinement liés au COVID, qui compliquèrent beaucoup nos actions, les archives purent être rapatriées au MuCEM fin décembre 2020.
Un classement spécifique fut alors réalisé pendant plusieurs mois par le MuCEM pour ranger les documents et les mettre à disposition par le biais de leur instrument de recherche.
Aujourd’hui, c’est chose faite.
La prochaine étape est la numérisation des documents, en cours actuellement pour une grande partie, qui est appelée à se poursuivre sur plusieurs sessions. La documentation à distance sera possible quand les documents seront numérisés.

Les documents sont consultables en accès libre dans les locaux du Centre de Conservation et de Ressources du MuCEM à Marseille, sur rendez-vous.
Lien vers leur site : https://www.mucem.org/collections/explorez-les-collections/centre-de-conservation-et-de-ressources
La diffusion des documents est soumise à autorisation, et pour certains à droits d’auteurs.

événement | Retour sur l’exposition, « André Ravéreau, leçons d’architecture », à Marseille

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Du 1er Mars au 13 Avril 2019, s’est tenue à Marseille, à la Galerie Art Cade, l’exposition : « André Ravéreau, leçons d’architecture », hommage au travail d’André Ravéreau, à l’occasion du centenaire de sa naissance.
Présentée cette première fois à Marseille, elle poursuit maintenant sa route (Besançon, Rennes, Aubenas, …).

Cet article, qu’on peut retrouver ici, rédigé par Adrien Fontanell, journaliste marseillais du Ventilo, nous permet d’avoir un retour sensible sur le déroulement de cette exposition et des événements organisés alentour.

événement | Exposition : André Ravéreau, leçons d’architecture, à Besançon

À l’occasion du centenaire de la naissance d’André Ravéreau, l’association ALADAR a réalisé une exposition qui se tiendra dans différents lieux tout au long de l’année 2019. L’inauguration a eu lieu à Marseille au printemps 2019. L’exposition se poursuit à Besançon.


Du 8 novembre 2019 au 31 Janvier 2020
ANCIENNES CUISINES DE L’HÔPITAL SAINT-JACQUES
2, place Saint-Jacques 25000 Besançon
Ouverture au public le mardi, le mercredi, le samedi et le dimanche de 14h à 18h. Entrée libre.

VERNISSAGE le Vendredi 8 novembre à 18h30
Avec visite guidée de l’exposition par Jeanne Marie Gentilleau, ethnoarchitecte, co-commissaire de l’exposition.

Premières esquisses de la maison d'Akritochori

Premières esquisses de la maison d’Akritochori



AUTOUR DE L’EXPOSITION

– Vendredi 15 novembre 2019 à 18h
au Cinéma Victor Hugo

André Ravéreau et l’Algérie Présentation du film de Jean Asselmeyer, France | 2019 | 64 min.
dans le cadre du festival Lumières d’Afrique, en présence de Maya Ravéreau, architecte, fille d’André Ravéreau et Manuelle Roche. Tarif 5 euros

– Vendredi 29 novembre 2019 à 20h
à la Maison de l’architecture

le M’zab Exposé-échanges avec Ahmed Merghoub, docteur en sociologie, directeur de théâtre, natif du M’zab. Entrée gratuite

– Samedi 30 novembre 2019 de 14h à 18h
aux Anciennes cuisines de l’hôpital St Jacques

Atelier de construction ouvert à tous, mené par Jean-Jacques Horem, maçon et cinéaste, ami d’André Ravéreau. Tarif 5 euros, sur inscription.

– Mercredi 18 décembre 2019 de 14h à 17h
aux Anciennes cuisines de l’hôpital St Jacques

Atelier de construction Atelier de pratique, à partir de 8 ans, avec Étienne Chauvin, architecte-conseil CAUE du Doubs. Dans le cadre des Mercredis d’architecture. Tarif 5 euros, sur inscription, avec une adhésion annuelle par famille.



– Mardi 14 Janvier 2020 à 20h | à la Maison de l’architecture
La simplicité en architecture auprès d’André Ravéreau Exposé-échanges par Capucine Tournilhac et Jean Goizauskas, anciens élèves d’André Ravéreau. Entrée gratuite.



Une exposition à l’initiative de Maya Ravéreau, réalisée par l’association ALADAR.
Commissariat : François Cadiou, Jeanne Marie Gentilleau, Marta Pop
Scénographie : Anaïde Nayebzadeh
Avec : Sarra Benbader, Mounia Bouali, Manon Bublot, Jean Goizauskas, Pierre Guillaume, Jean-Jacques Horem, Djenina Illoul, Daniela Ruggeri, Capucine Tournilhac, Amel Zerourou.

Présentée par la Maison de l’Architecture de Franche-Comté 2 rue de Pontarlier à Besançon | 03 81 83 40 60 contact@maisondelarchi-fc.fr | https://maisondelarchi-fc.fr

événement | Exposition : André Ravéreau, leçons d’architecture

À l’occasion du centenaire de la naissance d’André Ravéreau, l’association ALADAR a réalisé une exposition qui se tiendra dans différents lieux tout au long de l’année 2019. L’inauguration aura lieu très prochainement à Marseille : informations ci-dessous.

Premières esquisses de la maison d'Akritochori

Premières esquisses de la maison d’Akritochori

DU 1er MARS au 13  AVRIL 2019

Art-Cade, galerie des grands bains douches de la Plaine
Du mardi au samedi 15h-19h
35 bis rue de la Bibliothèque – 13001 Marseille
www.art-cade.org

AUTOUR DE L’EXPOSITION

– Mardi 5 mars à 19h à la MAV (PACA)
TRANSMISSION, échanges à partir d’un chantier-école en Grèce.
– Samedi 16 mars à 14h à la galerie
GESTE, atelier de construction (sur inscription).
– Vendredi 22 mars à 19h à la galerie
REGARDS, table ronde avec la participation de Maya Ravéreau.

Une exposition à l’initiative de Maya Ravéreau.
Commissariat : François Cadiou, Jeanne Marie Gentilleau, Marta Pop – Scénographie : Anaïde Nayebzadeh –

Avec : Pascal Baeteman, Mounia Bouali, Manon Bublot, Caroline D’Arras, Jean Goizauskas, Jean-Jacques Horem, Djenina Illoul, Bernard Lab, Adam Nafaa, Daniela Ruggeri, Capucine Tournilhac, Amel Zerourou.

aladar | AG d’ALADAR 2018

Le vallon du bas Cros dans ses couleurs d'automne

Le vallon du bas Cros dans ses couleurs d’automne

L’Assemblée Générale d’ALADAR s’est tenue le Samedi 10 novembre 2018. Nous nous sommes réunis dans l’atelier d’André à Raphanel plutôt qu’à la salle des fêtes de Lentillères, étant donné l’effectif réduit de l’assemblée (16 membres présents). L’après-midi s’est déroulée au coin de la cheminée, les discussions en petit comité étaient très constructives et conviviales.

Malgré la disparition d’André, l’ensemble des membres réunis n’étaient pas prêts à voir l’association disparaître. Les participants ont exprimé leur volonté d’aboutir les différents projets entrepris : la passation des archives d’André et Manuelle à une institution capable de conserver et diffuser leur travail, la publication des nombreux ouvrages entrepris par André à la fin de sa vie, et l’exposition-hommage à l’occasion du centenaire d’André en 2019.

Merci à tout ceux qui ont pu entreprendre le déplacement et à ceux qui ont manifesté leur soutien à l’association.

Déroulement de l’après-midi :

Nous avons commencé par passer en revue les actions conduites par l’association cette année (rapport d’activités), ce qui a permis de rappeler que l’association n’est pas à cours de projets :
– un hommage a été organisé à la Cité de l’Architecture de Chaillot le 12 mars ;
– un dossier de presse a été constitué suite aux demandes récurrentes des journalistes après le décès d’André ;
– un dossier de compilation des différents hommages rendus à André a été constitué ;
– les projets d’édition progressent, avec la parution prochaine de l’ouvrage sur les Mosquées qui sera publié aux éditions Parenthèses ;
– la commission documentation poursuit ses prospections pour la transmission des archives d’André et Manuelle ;
– la commission exposition a élaboré le synopsis et la scénographie de l’exposition-hommage pour le centenaire d’André qui aura lieu l’année prochaine.

Puis, chacun des participants s’est exprimé sur les perspectives d’avenir de l’association maintenant qu’André n’est plus parmi nous et que Maya avait pris la décision de quitter l’association. Malgré cette disparition, l’ensemble des membres réunis n’étaient pas prêts à voir l’association disparaître. Outre les différents projets à poursuivre, plusieurs participants ont parlé de la richesse du réseau ALADAR, et ont avancé des propositions pour conserver un espace de travail et d’échange autour de son travail.

Marta Pop, membre de la commission expo, nous a ensuite présenté le travail en cours sur l’exposition 2019, qui se tiendra à la galerie Art-Cade à Marseille (à ce sujet, nous publierons très prochainement un nouvel article). L’exposition sera articulée autour de plusieurs thèmes selon un abécédaire (à l’image du « M’Zab, une leçon d’architecture ») ; un petit jeu a permis aux participants de partager leur souvenirs et leur références en lien avec chacun des thèmes proposés.

Puis, Capucine Tournilhac nous a présenté le travail qu’elle a entrepris sur la maison de Grèce – lecture de journaux de bord de Manuelle racontant le chantier (dont quelques extraits ont donné lieu à nombreux éclats de rire), collecte des centaines de photographies et des nombreux dessins d’André et de Manuelle, etc – mis en forme sous le format d’un petit livret.

Pour terminer, Jeanne Marie, la trésorière, nous a présenté les comptes de l’exercice 2017, que nous avons approuvés. Elle a fait le point sur le budget en cours : l’association se porte bien, nous pourrons financer une partie du montage de l’exposition, mais des ressources complémentaires sont à trouver.

La présentation a laissé place aux grignotages et aux discussions informelles qui se sont prolongées jusque tard dans la nuit.

photographies JMGentilleau

aladar | Prochaine AG d’ALADAR : Samedi 10 novembre 2018

maison en grèce ok

L’Assemblée Générale d’ALADAR aura exceptionnellement lieu un peu plus tard cette année : elle se tiendra le Samedi 10 novembre, à la salle des fêtes de Lentillères, à partir de 14H.

Il s’agit d’une AG un peu particulière, étant donnés les chamboulements qu’a connu l’association cette année : le décès d’André en octobre dernier, puis le départ de Maya de l’association en mai dernier. Malgré ces évènements, nous souhaitons que la vie de l’association continue, et que le réseau des membres d’ALADAR perdure. Cette AG sera l’occasion d’une réflexion commune autour de l’association, un moment de partage pour envisager l’avenir.

L’horizon 2019 étant toujours d’actualité pour célébrer le centenaire d’André Ravéreau avec une exposition, les membres de la commission exposition proposeront des ateliers de réflexion sur les thèmes choisis pour l’exposition à venir.

Enfin, après cinq étés de travaux dans la maison grecque d’André et Manuelle, les multiples participants de cette expérience feront un retour sur l’avancement des travaux, et la poursuite de ce projet d’architecture.

Nous prévoyons également un repas pour le samedi midi (moyennant une participation de chacun) avant de débuter l’AG, et une auberge espagnole pour le soir.

En espérant vous y retrouver !

événement | Hommage à André Ravéreau en Céphalonie (Grèce)

Nous publions à la suite de cet article deux textes – le premier, de Maya Ravéreau, le second d’Emmanuelle Sinagra, consule de France en Céphalonie (Grèce) – qui retrace l’hommage rendu à André Ravéreau en Céphalonie cet été.

Hommage Céphalonie 01

Samedi 04 Août, les habitants de Sainte Euphémie en Céphalonie et leurs amis ont rendu un hommage particulier à mon père, André Ravéreau, pour le récompenser de sa participation à la reconstruction de la ville, après les tremblements de terre catastrophiques de 1953. Grâce au souvenir d’un habitant de l’île, Yangos Metaxas, qui se souvenait du nom d’André alors qu’il avait environ cinq ans à cette époque, Emmanuelle Sinagra, consule honoraire de France en Céphalonie a retrouvé sa trace via le site internet d’ALADAR. Malheureusement, c’était fin octobre 2017 et André venait juste de nous quitter. Ils m’ont invitée à cette cérémonie, dont j’aimerais vous faire partager quelques moments. Ce fut une cérémonie bien émouvante, on sentait André et Manuelle parmi nous.

Pour ceux qui parlent le grec, voici un lien vers un journal Grec sur lequel la cérémonie est retracée.

Maya Ravéreau

Une soirée du 04/08/2018 à Ste Euphémie très réussie. Celle-ci a commencé par les hymnes français et grec chantés à capella. Puis sur proposition de la Consule Honoraire de France, Emmanuelle Sinagra, la mairie de Céphalonie, représentée par le vice-maire M. Evangelos Kekatos et l’adjoint au maire de la region M.Michalis Gakis, ont baptisé une rue de Ste Euphémie du nom de «Démocratie Française – André Ravéreau» en la présence émue de la fille de cet architecte français, Mme Maya Ravéreau. Le vice-maire a ensuite voulu témoigner la reconnaissance de toute l’île aux travaux d’André après les séismes de 1953, en remettant à Maya, une plaquette commémorative.

La soirée s’est poursuivie par une description de Ste Euphemie, avant 1953, présentée par Mme Roula Moustaki, Pdte de l’association du village puis par une rétrospective de la vie professionnelle de l’architecte (c’est à Céphalonie qu’il a démarré sa carrière d’architecte indépendant, mandaté par l’état français pour reconstruire 2 villages détruits par les séismes dévastateurs de 1953. A l’époque, c’est la générosité de la population française qui avait permis ces travaux) avec une projection de photos inédites, de 1954 et 1955, prises par Manuelle Roche (connue à l’époque par les habitants sous le nom d’yvonne), la future femme d’André Ravéreau. Cette rétrospective était animée par Mme Sinagra et M.Oresti Kappatos. Leur fille, Mme Maya Ravéreau, lors de son allocution (traduite par M.Yangos Metaxa) a souligné que c’est à Céphalonie que ses parents s’étaient rencontrés et qu’elle avait été conçue.

La soirée s’est déroulée dans une ambiance chaleureuse et émue et était régulièrement entrecoupée de morceaux joués à la mandoline, sous la direction du maestro Socrate Benos, dont une superbe interprétation de l’hymne français. Cette jolie cérémonie s’est clôturé par quelques rafraîchissement mis à disposition gracieusement par la Chambre de Commerce de Céphalonie qui soutenait la manifestation et l’échange de quelques cadeaux. L’ensemble de la cérémonie a été orchestrée par le superbe duo franco-grec composé de Melles Hélène Kalafati et Zoï Spetsieri.

Emmanuelle Sinagra

événement | Simplicité et ostentatoire en architecture

Le 23 mars 2018, ALADAR a donné en partenariat avec le CAUE de l’Ardèche une conférence sur le thème de la simplicité volontaire en architecture. Ça a été l’occasion pour nous, amis et élèves d’André, de nous replonger dans une réflexion qu’il a ouverte autour de la question de l’ornement, du beau, de l’utile, de l’ostentatoire. Nous avons fait l’expérience de poursuivre cette réflexion dans son sillage, de mettre en lumière les interrogations qu’elle suscite, les parcours qu’elle nous invite à créer et à suivre.

affiche conférence CAUE

Nous publions ici des traces de cette réflexion, telles qu’elles sont ressorties durant la conférence :

Il nous semble qu’avec la question de la simplicité volontaire, André Ravéreau interroge la tension entre les deux pôles « simplicité » et « ostentatoire », entre lesquels oscille la volonté (ou l’absence de volonté) du constructeur. En quoi l’ostentation est-elle volontaire ? Peut-on vouloir être simple, ou la simplicité n’est-elle pas d’abord l’attribut de l’innocence ?

Nous retenons qu’une construction n’est simple que si ses principes structuraux sont clairs et discernables. Aussi, toute matière superflue (à l’image de colonnes qui sont là et pourtant ne portent rien) est à proscrire si l’on compte rester simple. La simplicité, c’est donc d’abord l’économie de matière.C’est ensuite une économie de moyens en temps, en énergie, en argent. Ne peut être vraiment simple une construction sur laquelle on se sera ni arraché les cheveux ni ruiné pour parvenir à grands frais à un effet d’épure.

André Ravéreau poursuit en interrogeant la notion de volonté. Il associe d’abord la simplicité à l’acceptation d’une certaine convention collective. Le pastiche, la contre-façon des dispositifs constructifs sont souvent un choix particulier, individuel. Une telle manière de maquiller un bâtiment est dangereuse pour la simplicité, pour l’astuce, pour le bon sens. En effet, à force de voir des détournements et des incohérences de ce genre, on finit par ne plus rien comprendre, par oublier le sens des dispositifs constructifs. Ces dispositifs forment un lexique, des mots qu’une grammaire constructive va associer pour composer un bâtiment, un abri. Si l’on mélange le sens des mots, si l’on oublie la grammaire, la langue s’effrite, elle se perd, on ne se comprend plus. Cela fait partie des raisons pour lesquelles les cultures disparaissent, par oubli progressif de leurs langues, que ce soit celle de la parole, celle de la construction ou encore celle de l’agriculture.

Il faudrait donc modérer l’individualisme pour privilégier des solutions communes, borner sa volonté personnelle aux règles établies par le groupe. Mais on voit tout de suite qu’une telle affirmation est vite dangereuse si elle est trop strictement associée à un jugement de valeur, qui ajouterait « faire bien, c’est faire avec le groupe ».

Il s’agit de ne pas tomber pas dans ce piège : si André Ravéreau rejette la gratuité de certaines initiatives individuelles, il n’a en revanche que de l’admiration pour toutes les nuances dont sont capables les habitants, à l’intérieur d’un même principe, d’une même logique constructive. Par ailleurs, nous retenons de lui l’habitude de juger les conventions collectives avec autant de sévérité que les initiatives individuelles. Dans certains cas il n’y pas de critique à faire, par exemple lorsqu’il ne s’agit finalement que de peinture, d’un ornement inoffensif en ce qui concerne la justesse des principes constructifs et la possibilité d’accéder à la simplicité.

Et puis, à l’intérieur de la convention collective (peindre son logis), les déclinaisons possibles sont parfois sont multiples et singulières. Ainsi, par volonté individuelle on fait le choix d’une couleur plutôt qu’une autre pour décorer son seuil ; par goût et par virtuosité, on s’adonne à reproduire avec soin les décors géométriques ancestraux en Kabylie. En suivant la règle collective, garante de la simplicité, on peut, individuellement et singulièrement, exercer sa liberté, afficher sa dignité d’être humain dans l’art d’habiter le monde.

À la fin de la conférence, un extrait d’article écrit par André Ravéreau a été lu, en écho à la discussion.

André Ravéreau, Architecture vernaculaire et effets plastiques, Poïesis, 1995

Cette qualité esthétique du vernaculaire à laquelle nous nous intéressons n’a pas été produite de la même manière que celle du monumental, où l’architecture consistait à faire de la représentation. Au contraire, l’esthétique du vernaculaire est celle du maçon qui n’a jamais eu la prétention d’en produire une, qui a construit sa bicoque sur toute la Terre, à travers tous les temps. Il y avait deux producteurs, maintenant, il n’y en a qu’un. Les architectes que nous sommes abordent aussi bien les programmes qui relèvent du vernaculaire que les autres; il n’y a pas de spécialiste. Ces choses qui se produisaient innocemment, nous ne pouvons plus les produire innocemment.

Donc pour faire des choses humbles, nous sommes obligés d’utiliser les démarches du faiseur de temple. Dans mon travail au CAUE de Lozère, je vois des permis de construire tous les 15 jours et on peut constater que ce maçon, ce charpentier qui au cours des âges ont produit l’esthétique dont je viens de parler, maintenant ne la produisent plus parce que justement la prolifération des matériaux, des techniques, les mettent dans un choix immense à faire. Et par rapport à la qualité du vernaculaire antérieur, on constate mondialement des indigences vraiment certaines. Quand il y a des volontés d’ostentatoire, elles sont maladroites et encore plus redoutables que l’absence de volonté. Aujourd’hui, le maitre d’oeuvre n’a pas le temps de s’approprier, de dominer le matériau comme il en a eu le loisir autrefois. […]

Une fois, je travaillais sur un projet et une étudiante qui m’avait souvent entendu parler m’a dit « Mais tu cherches la forme » et je lui ai dit « Oui, effectivement, je ne peux échapper à ce contrôle parce qu’il y a trop de choses derrière nous pour que je sois innocent et surtout parce que je n’ai pas suffisamment de certitudes comme en avait le maçon en faisant ces choses-là. Ce qui fait que je suis obligé de rechercher autour de moi des choses qui vont me rassurer et cela sans que je cherche à plagier ou à reproduire, mais je me dis : « Est-ce que ce sera aussi beau et aussi sûr que ce qu’il à fait ?

événement | Conférence « La simplicité volontaire en architecture » à Uzer (Ardèche)

La conférence d’André Ravéreau « La simplicité volontaire en architecture » sera donnée par des membres d’Aladar, vendredi 23 mars 2018 à 18h30 à la salle polyvalente d’Uzer (Ardèche).

Le sujet de la conférence s’appuie sur la pensée d’André Ravéreau, marqué par l’architecture du M’Zab et ce qu’il considère comme étant l’absolue simplicité de l’architecture. Cette simplicité l’incite à toujours s’intéresser aux lieux, aux traditions, aux matériaux disponibles localement afin de ne pas imiter une forme mais de la comprendre et de pouvoir ainsi inscrire l’architecture dans l’épaisseur d’une culture.
La notion de « simplicité volontaire » devient une approche incontournable et pourrait aujourd’hui se décliner sous le vocable de « frugalité » qui envisage le geste architectural ou urbanistique de manière à ce qu’il soit le moins consommateur de ressources.

Cette conférence est proposée par le CAUE 07 et ALADAR en partenariat avec la communauté de communes du Val de Ligne dans le cadre de l’accueil d’étudiants des écoles nationales d’architecture de Lyon et de Clermont-Ferrand qui participent à l’appel à manifestation d’intérêt pour la revitalisation des centres-bourgs.