Centre de santé de Mopti

réalisation – prix Aga-Khan d’architecture 1980 – en collaboration avec Philippe Lawers
localisation  Mopti (Mali) nature  maternité et dispensairedate  1970-1974client  fond européen de développement, ministère de la santé, ministère de l’aménagement et du développement du Mali

© André Ravéreau / ADAGP

© André Ravéreau / ADAGP

« Les initiateurs du projet de maternité à Mopti m’avaient désigné à la suite de la publication du projet de la poste de Ghardaïa, car je savais bien « faire de l’intégration ». En effet, quelques précautions étaient à prendre, car le terrain était situé devant la grande mosquée de Mopti.

J’avais alors en tête de perpétuer la cohérence de la construction en terre dans les conditions qui lui conviennent. Son isothermie, sa qualité de matériau naturel et local, pouvaient être exploités dans la continuité de la tradition, sans ré-éducation nécessaire de la main d’oeuvre. Les murs ont été réalisés à partir de la construction traditionnelle en banco, technique usant d’argile grise locale. Les toitures sont constituées d’une dalle de béton avec une protection thermique en terre. Cette terre confère aux bâtiments une couleur ocre en harmonie avec celle des constructions environnantes.

Le programme comprend une maternité d’une capacité de 70 lits avec un bloc opératoire, et deux dispensaires -« Éducation infantile » et « Maladies endémiques »-, un service social, deux logements ainsi qu’un bloc de maintenance. Les dispensaires sont tournés vers la rue, en face de la mosquée, et la maternité de l’autre côté, sur les rives du Niger. Ses chambres sont protégées du soleil et des pluies, et sont distribuées par une galerie.

Du fait du climat marqué par de fortes chaleurs et une grande luminosité, des espaces de ventilation près du sol sont aménagés dans les chambres. Les menuiseries des baies étant en lames métalliques (pratique courante dans le milieu africain), les fenêtres sont munies d’une profonde embrasure, afin d’éviter la surchauffe des menuiseries par le rayonnement solaire. Soit une tablette en intérieur, soit une casquette en extérieur (légèrement séparée du mur pour laisser remonter l’air échauffé) dans l’épaisseur de l’embrasure, protège de ce rayonnement. »

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