Hôtel des postes de Ghardaïa

réalisation – en association avec Michel Rossier et Béatriki Gattou
localisation  Ghardaïa, vallée du M’Zab (Algérie) nature  réception, bureaux, logementdate  1966-1967client  Ministère des PTT

© André Ravéreau / ADAGP

© André Ravéreau / ADAGP

« Cette construction, implantée au sud-est de Ghardaïa, et au sud de l’espace réservé au centre administratif, constitue la première réalisation de détail du plan directeur de la vallée du M’Zab, sur lequel j’avais travaillé précédemment. Avant tout, les volumes de la poste sont définis par leur situation dans le plan d’urbanisme de détail de la place.

Sur la surface réduite de la placette d’accès, la hauteur des bâtiments ne devait pas excéder une cote de sept mètres, soit deux niveaux, plus un mur d’acrotère d’environ 1,40m. C’est à peu près ce que la tradition mozabite exige de ses constructions domestiques. La construction comprend l’appartement du receveur et, en rez-de-chaussée, la salle pour l’accueil du public. Sur la rue passante qui autorisait des hauteurs plus importantes, se trouve le central téléphonique. Le bâtiment présente une série de décrochés, permettant de conserver le point de vue sur le minaret depuis la rue.

Les matériaux ancestraux étaient alors depuis longtemps abandonnés et économiquement impraticables. À défaut d’une recherche sur ce point, j’ai utilisé les matériaux d’emploi courant : la pierre pour l’assise des murs, mais employée en blocs extraits de carrières -contrairement au long ramassage traditionnel-, et l’ « universel » parpaing de ciment. Pour palier à la mauvaise qualité isotherme du ciment -couramment compensée par le climatiseur que l’on commençait à voir fleurir sur les maisons mozabites-, j’ai alors conçu le « mur-masque » : un mur en parpaing doublé d’une cloison légère en extérieur, laissant entre les deux parois un espace de ventilation.

Les différents moucharabieh, réalisés par Abro Deraprahamian à partir d’une esquisse au 1/50è, sont en timchent, un plâtre avec une armature en tiges de palme, qui est traditionnel au pays. L’enduit couvrant l’ensemble de la maçonnerie en parpaing était également issu d’une pratique ancestrale, que peu de gens savaient encore faire : un enduit de chaux et de sable, fouetté avec les régimes de dattes qui, une fois le fruit enlevé, présentent naturellement des tiges pleines d’aspérités. »

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