« Peu de temps après mon diplôme, j’ai été désigné par le ministère des Affaires étrangères pour reconstruire deux villages en Céphalonie, ainsi qu’un bâtiment pour l’Alliance française dans la capitale de l’île, Argostoli. À cette époque, l’architecture étant considérée comme universelle, on ne m’a pas payé de voyage d’étude sur le site, et j’ai réalisé les esquisses des logements à Paris.

Comme il s’agissait d’une reconstruction massive, le programme des maisons était relativement restreint. J’avais donc prévu des possibilités d’extension a posteriori, en proposant des maisons pourvues de toitures à une pente, sur lesquelles pouvait se greffer une extension sur trois côtés. Bien que les plans aient été des « plans-type », l’entreprise a accepté de réaliser des variantes selon la situation, en changeant la position des portes et des fenêtres. Nous sommes ainsi arrivés à huit variantes.

Sur place, il m’a également été demandé de concevoir deux églises, et deux écoles. Les églises reprennent le plan basilical selon la tradition de l’île, bien que la tendance eut été de reproduire le plan cruciforme des églises néo-byzantines, en vogue à cette époque. Bien que toutes deux de structure identique, la position du remplissage de l’ossature permet de leur donner une allure différente. L’accès à leur enceinte comporte un porche pourvu du clocher. Les écoles sont très simples, munies de préaux. Pour unique décoration, les contremarches des escaliers d’accès aux classes ont été revêtues de céramiques multicolores.

Le terrain réservé à l’établissement pour l’Alliance française, pris entre deux mitoyens, donne sur deux rues latérales. L’accès au bâtiment se fait via une circulation centrale couverte, transversale par rapport aux accès publics, qui permet de desservir la salle de conférence et de cours d’un côté, et de l’autre le logement du professeur. L’unique palmier du terrain a été soigneusement respecté et incorporé dans l’aménagement de l’escalier d’accès. »